Communiqué de presse CGT du CHU de Nice
A l’ordre du jour du Comité Technique d’Établissement du 21 juin 2022, dans le cadre du projet de « Reprise de l’activité et du capacitaire de réanimation de l’Hôpital Privé Gériatrique les Sources » un avis nous est demandé.
Dans le cadre de ce projet, notre organisation syndicale CGT s’inquiète des conséquences de ce transfert d’activité imposé par L’ARS.
En effet L’ARS a supprimé l’autorisation d’activité de 8 lits de Réanimation de l’Hôpital Privé Gériatrique « les sources » à compter du 01.07.2022.
Cette décision entraine un transfert d’activité de 8 lits de Réanimation de patients âgés poly- pathologiques vers le CHU de Nice.
La situation des lits de réanimation n’était déjà pas claire avant cette décision puisque lors du dernier CHSCT Est du 02 juin 2022, nous apprenions qu’à ce jour nous avions une autorisation pour une capacité de 40 lits de Réanimation au CHU de Nice. Mais face au manque d’effectifs médicaux et paramédicaux nous ne pouvions ouvrir que 33 lits de réanimation sur les 40 autorisés.
Cette reprise d’activité de 8 lits de réanimation des Sources prévue sur le site de Pasteur 2 se traduit donc par la création d’un nouveau service au sein de la réanimation polyvalente qui portera donc un capacitaire à 41 lits (33 + 8) sans avoir discuté de la disponibilité des effectifs.
Mais nouveau rebondissement : n’ayant pas suffisamment de médecins à Pasteur, sur ces 8 lits de réanimation gériatrique seuls 5 ouvriront finalement dans le service de réanimation médicale à l’Archet qui sur une capacité de 10 lits en a fermé 2 depuis des mois par manque de personnel paramédical.
On va donc fusionner 2 services en 1, dans une unité où il y a déjà des problèmes d’effectifs paramédicaux et médicaux qui oblige à fermer des lits.
On marche sur la tête !!!
D’autant plus que les personnels de la clinique des Sources ne sont que 3, semble-t-il, a intégrer le nouveau service sur le CHU, les conditions juridiques de la reprise d’activité étant plus que floues.
Pourtant la règle en la matière est claire : suivant l’ aspect juridique retenu, les conditions d’intégration et de rémunération des salariés des sources changent radicalement.
Mais ni l’ARS, ni le CHU de Nice, ni la Clinique des Sources ne sont en capacité de nous indiquer sur quel aspect juridique se fait la reprise de l’activité.
Les personnels de la réanimation gériatrique des sources ont donc tout à perdre dans ce transfert d’activité : du salaire et une stabilité dans les conditions de travail (équipes fixes de jour et de nuit par exemple…) etc …
À ce jour c’est le minimum qui leur est proposé en termes de condition de travail et de salaire.
Connaissant les difficultés de recrutement et plus particulièrement au niveau IDE, comment allons-nous pouvoir assurer le maintien des capacités de réanimation sur le territoire.
Quand on connaît le rôle central qu’a joué les réanimations pendant la crise COVID, on ne peut que s’étonner vis à vis des dernières décisions prises par les pouvoirs publics et les établissements.
Au final d’un service de 8 lits de réanimation gériatrique situé dans un établissements spécialisé et fonctionnant parfaitement bien on va se retrouver avec une situation qui va sans aucun doute générer des tensions en terme de disponibilité de lits de soins critiques (5 au lieu de 8), en terme d’effectifs (pas suffisamment de médecins, de personnels paramédicaux pour assurer les prises en charge en sécurité à la fois sur la réanimation médicale et sur la réanimation gériatrique qui seront localisées au
même endroit) et au final une dégradation largement prévisible de la couverture globale en soins critiques et de réanimation que ni l’ARS, ni les établissements ne semblent vouloir reconnaître, même si on perçoit une certaine gêne dans leur « non argumentaire » qui se limite à la méthode « Coué ».
Une fois de plus nous dénonçons un projet de soins aberrant, dicté par des impératifs économiques, dans une volonté politique de réduction des moyens pour la santé et l’action sociale.
Une fois de plus c’est la population et les professionnels qui pâtiront des décisions irresponsables prise par des gens censé être justement responsables devant les citoyens.
Nous serons donc présents devant l’Hôpital de Cimiez le 21 juin à partir de 8H30 afin de répondre éventuellement à vos questions.