Vendredi 30 octobre 2020, partout en France les « livreurs à vélo » manifestaient pour de meilleures conditions de travail.
Une absence de protection sociale
Depuis plusieurs années, les travailleurs des plateformes (Uber, Deliveroo, Frichti…) déplorent la détérioration de leurs conditions de travail. À la baisse des rémunérations, à l’intensification du travail à la tâche, à la mise en concurrence des travailleurs… il fautajouter l’absence de protection sociale.
S’il y a bien un domaine dans lequel les plateformes innovent, ce n’est pas dans la technologie : c’est dans le système juteux qu’ils ont mis en place. En ne recrutant des livreurs uniquement sur la base du statut d’autoentrepreneur, ils minimisent le « coût du travail » en contournant l’obligation du versement des cotisations sociales.
Le gouvernement installe un cheval de Troie dans le Code du travail
Le gouvernement annonce vouloir légiférer sur la question mais, sans surprise, préférant protéger les intérêts de ces entreprises, il propose de mettre en place un « sous-statut » avec des « sous-droits ». Non content de ne pas répondre aux attentes des livreurs, il profite de la situation pour installer dans le Code du travail un cheval de Troie qui, à plus ou moins long terme, pourrait se généraliser à un grand nombre de salariés.
Face à la volonté – clairement affichée par les patrons des plateformes et le gouvernement – de ne pas apporter de réponse satisfaisante à leurs revendications, les livreurs s’organisent. À Lyon, Bordeaux, Nantes, Toulouse… ils se regroupent et créent leur syndicat CGT. Ce vendredi 26 octobre, ils déclenchaient leur première action coordonnée sur le territoire pour réclamer des droits similaires à ceux des salariés :
- salaire minimum
- Sécurité sociale
- assurance chômage
- droit du travail
- représentation du personnel pour ceux qui le souhaitent, leur contrat de travail soit requalifié comme salarié.
Une coordination nationale des syndicats déjà existante s’est mise en place pour aider les livreurs des autres régions à s’organiser et porter ces revendications chaque fois que possible lors de rencontres au ministère du Travail et se rendre disponible pour répondre aux questions et informer les livreurs sur leurs droits : livreurs@cgt.fr
Lien vers l’article sur CGT.FR