Politiques publiques pour le climat
Des écarts entre les paroles et les actes
Politiques publiques pour le climat : des écarts entre les paroles et les actes
Le sommet « One Planet » sur le financement des actions prévues par l’Accord de Paris sur le changement climatique se tient deux ans après la COP 21. Réunie à Bonn en novembre dernier, la COP 23 a témoigné des écarts entre les contributions nationales de réduction des gaz à effet de serre (GES) et le niveau d’ambition voulu par l’Accord de Paris pour contenir l’élévation des températures et en limiter les effets. La CGT et les organisations syndicales membres de la CSI et de la CES font valoir le besoin de traduire en actes les ambitions.
La transition juste doit associer les salariés et leurs représentants aux plans nationaux et territoriaux de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Car les enjeux industriels, de services publics, d’emplois, de justice sociale et de lutte contre la précarité énergétique liés aux transitions énergétiques et écologiques sont élevés. La justice et la solidarité climatique passe par le respect des responsabilités communes mais différenciées des États.
Les engagements de financement des actions de réduction et d’adaptation au titre du Climat et ceux souscrits pour tenir les objectifs de développement durable dans le cadre de l’ONU appellent autant d’actions indispensables et cohérentes. En France, les écarts entre ces engagements et les actes sont manifestes.
Le 12 décembre, les personnels du ministère de la transition écologique et solidaire, CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), Météo France sont en grève et alertent sur le projet de supprimer 233 emplois en 2018 dans ces trois établissements, après 218 suppressions en 2017. Et la trajectoire « Action Publique 2022 » supprimerait 1150 postes dans ces 3 établissements sans aucun égard pour les besoins d’expertise sur les risques, l’information géographique et météorologique ! Le 14 décembre, les salariés de l’ONF (Office national des forêts) manifesteront du ministère de l’agriculture à celui de l’écologie, pour dénoncer les réductions d’effectifs, le management agressif et la mise en cause des missions de gestion durable des forêts que devrait tenir l’ONF au service de la biodiversité.
Dans les énergies renouvelables, les mauvaises nouvelles en matière de pertes d’emplois et de savoir-faire se succèdent dans notre pays : équipements d’hydroélectricité, avec les suppressions combattues à Grenoble par les salariés de General Electric ; mise en concurrence des équipements et barrages hydroélectriques d’EDF ; plus de fabrication sur le territoire national de panneaux solaires ; plan social chez Vergnet, fabricant d’éoliennes près d’Orléans ; et des perspectives d’emplois liés aux projets d’éolien en mer suspendues à des réponses à des appels d’offres non suivies d’effets.
Enfin, le secteur des transports, premier émetteur de GES, voit ses émissions reparties à la hausse suite à la libéralisation des bus, à la diminution du fret ferroviaire et à une politique qui conduit à mettre les marchandises et les personnes sur les routes. Et ce ne sont pas les orientations prises par les Assises de la Mobilité qui se clôtureront, le 13 décembre, qui changeront la donne car les vrais enjeux n’auront pas été traités !
Transition juste ? Les salariés vivent douloureusement les écarts entre les objectifs et les actes.
Montreuil, le 12 décembre 2017