Déclaration du Comité Régional CGT PACA concernant le second tour des élections Régionales : « Le pari du pire n’a jamais conduit au meilleur. »
Dimanche dernier, les élections régionales se sont traduites par un rejet de la plupart des partis politiques traditionnels, considérés comme déconnectés des réalités vécues par les salariés et centrés sur des sujets purement nationaux, bien loin des enjeux Régionaux.
Ce rendez vous démocratique où chacun peut et doit donner son avis n’a mobilisé qu’un électeur sur deux dans notre Région. La crise sociale conduit à une véritable crise de la citoyenneté qu’il faut combattre, car pouvoir conserver son libre arbitre et choisir pour ses idées sont des piliers républicains qu’il faut renforcer.
Les résultats du 1er tour des élections régionales en PACA sont terribles pour le monde du travail.
Les partis et les candidats, qui se reconnaissent dans les politiques de restrictions budgétaires et d’austérité, avec comme objectif de s’attaquer aux garanties collectives et aux protections des salariés, sont les grands gagnants de ce scrutin.
En tête d’affiche, le Front National dont les orientations politiques et économiques vont accélérer les choix libéraux actuels en s’appuyant sur la mise en concurrence des hommes selon leurs origines, des territoires, sans pour autant répondre aux aspirations des salariés, des retraités et des privés d’emploi de cette Région.
Son programme : baisse de la dépense publique, précarisation générale du travail, suppression des cantines scolaires pour les enfants de chômeurs, refus de la construction de HLM et abolition de la loi SRU, refus de toute hausse du Smic, remise en cause des droits acquis par les femmes, suppression des cotisations sociales pour le patronat, haine des syndicats, refus d’un pilotage public des banques et de l’impôt sur la fortune, de l’encadrement des loyers…
Le Front National a réussi à duper un salariat épuisé, à récolter des colères légitimes, à sublimer le sentiment que les souffrances de chacun résultent plus de ses propres congénères que d’un système qui réparti inégalement les richesses, principalement créées par les travailleurs.
Le racisme et la xénophobie sont source de division entre les travailleurs et ne servent qu’à les détourner des véritables responsables de leur situation : patronat et gouvernements. Le pire était annoncé, nous y sommes. Les responsabilités sont nombreuses dans une période de crise épouvantable et dans un contexte douloureusement marqué par les attentats du mois de Novembre.
Les partis de droite, notamment certains de leurs leaders sur la Région, qui ont recyclé et alimenté les thèses de l’extrême droite et le gouvernement actuel qui a déçu après avoir renoncé à ses promesses de s’attaquer à la domination de la finance, à tenir ses engagements de campagne en menant une politique libérale sous influence patente du patronat.
Enfin, la sphère médiatique dominante qui faute de débattre des réelles questions de société en particulier en Région, a placé le FN au centre du débat politique.
Il est grand temps de s’interroger et de réfléchir sur cette crise, de remettre en cause les choix politiques et les comportements qui sont à l’origine du mal, de s’attaquer au coût du capital, et d’ouvrir de véritables perspectives politiques de progrès social.
Les scores du Front National et ses ambitions pour demain font naître inquiétudes et amertume chez les progressistes.
Si elle s’emparait de notre Région, l’extrême droite obtiendrait des tremplins pour d’autres rendez-vous électoraux, pratiquerait à grande échelle les politiques d’exclusion et de ségrégation, qu’elle a d’ailleurs déjà expérimentées dans les villes qu’elle a conquises. Car, le pari du pire n’a jamais conduit au meilleur.
Demain, avec les nouvelles compétences confiées aux Régions, comment vont s’octroyer les aides aux entreprises, ou s’orienter les fonds européens pour relancer l’économie productive ? De quelle manière nos enfants seront épaulés dans nos lycées ? De quelle façon nos transports avec certains dispositifs de gratuité seront traités ? De quelle formation vont disposer les plus démunis ? Avec quels critères vont être accordés les aides aux associations constituant une partie importante de l’économie sociale et solidaire de notre Région ? Quel avenir pour les lieux de culture ?
Autant de questions qui sont autant d’inquiétudes, car le vote repoussoir risque, sans réaction et mobilisation d’ampleur, de dégrader durablement l’emploi et les conditions de vie et de travail de nombreux salariés, retraités et privés d’emploi sur cette Région.
Dimanche, au second tour, les électrices et électeurs progressistes auront un choix difficile à faire. Dans une situation que nous n’avons pas choisie, sans véritable débouché et alternative pour les salariés.
Nous ne pouvons exprimer qu’un seul vœu : que chacun prenne ses responsabilités en conscience, en prenant en compte que le Front National – plus que tout autre – est un danger pour le monde du travail et la démocratie.
Quelle que soit l’issue, notre force sera de résister, de revendiquer, de rassembler, d’agir au côté des salariés de notre territoire, de continuer plus que jamais le combat syndical et la lutte pour le progrès social.
La CGT invite dans cette Région comme ailleurs, tous les salariés à se mobiliser rapidement pour défendre leurs droits et revendiquer de nouvelles conquêtes
Marseille, le 10 décembre 2015
Déclaration 2nd tour comite régional CGT PACA